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Entretien / Nafissatou Diallo, Pds : « À l’assemblée, d’où est-ce que la loi peut venir, nous la voterons… Il n’y a qu’un seul député, celui du peuple ! »

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Entretien / Nafissatou Diallo, Pds : « À l’assemblée, d’où est-ce que la loi peut venir, nous la voterons… Il n’y a qu’un seul député, celui du peuple ! »

Nafi Diallo

Pas novice en politique, même si elle entame son premier mandat parlementaire, la secrétaire générale nationale à la communication du parti démocratique sénégalais prône une assemblée de rupture, mais qui ne se limite tout simplement pas autour de débats heurtés pour satisfaire un électorat. Nafissatou Diallo espère voir cette rupture tant chantée se matérialiser durant cette 14e législature à laquelle elle prendra part en tant que député de la coalition Wallu Sénégal. Dans cet entretien accordé à Dakaractu, l’actuelle secrétaire nationale à la communication du Pds, s’est prononcée sur l’assemblée nationale, le nouveau gouvernement, les cascades de démissions au sein du parti libéral, etc… 

 

Vous avez installé le 12 septembre dernier la 14e législature qui a provoqué beaucoup de bruit. Comment l’avez-vous vécu ?

C’est bien dommage pour notre pays qu’on en soit arrivé à ce stade. Le Sénégal ne mérite pas ce qui s’est passé. Cela n’a plu à aucun sénégalais. Mais il faut préciser que cette situation a été provoquée, particulièrement par le pouvoir. Il faut le dire. Dès lors qu’il y’a un vide juridique, il fallait aller au consensus autour de la question liée aux couleurs. Cela était plus simple que de favoriser cette situation que toute la population sénégalaise a regrettée. Malgré les interventions du président de la coalition Benno Bokk Yakaar et la présidente de séance, il y a des gens du pouvoir qui se sont farouchement opposés. Il faut cependant dire que ces actes qui ont eu lieu ne sont pas à cautionner. Mais la vérité, est que les origines de ces incidents ont été le refus de la majorité d’aller vers le consensus et de trouver un accord général sur la question liée au vote de la présidence de l’Assemblée nationale.

Mais, le message à livrer aux députés qui ont débuté ces actes… ?

Il faut certes dénoncer. Mais il ne suffit juste pas de se limiter à cette dénonciation. Il faut aller vers le fond des choses. Et la réalité, est que le forcing a été bien déclenché par le côté du pouvoir. Il s’agissait d’une fraude organisée. Vous avez bien vu que le lendemain, tout s’est passé à merveille parce qu’il y a eu des discussions. Nous sommes dans un pays de dialogue et à l’assemblée, nous sommes dans un espace de dialogue et rien ne doit s’obtenir par le coup de force.

Une gouvernance par ordonnance par le président Macky Sall ?

Pensez-vous qu’on va laisser la situation en arriver à ce stade ? Non. Il n’y a pas péril en la demeure. Le président Macky Sall n’a rien à faire dans le législatif. C’est dommage que l’assemblée nationale puisse être limitée à ce qui s’est passé le 12 septembre dernier. Il faut admettre que l’évolution, les discussions et l’entente peuvent bien teinter l’assemblée durant les 5 ans à venir. Quand Guy Marius Sagna est venu voter le deuxième jour, y a même des gens qui en ont rigolé et qui ont applaudi, parce que cette sérénité, cette entente et ce calme dans l’espace parlementaire, c’est bien possible. Quand il s’agit d’aller à la salle des commissions, nous étions avec les trois présidents de groupes parlementaires  et après nous avons voté de manière consensuelle, sans bruit.

La rupture pour moi, sera la capacité de faire des propositions de lois sur les questions de la vie chère, sur les questions de l‘eau,  sur le loyer et les prix exorbitants etc… Ce sont tant de réflexions. Nous allons porter tout ce plaidoyer pour un meilleur bien-être des sénégalais. C’est à ce niveau que les sénégalais nous attendent sur la rupture tant chantée. Si une loi est proposée ou projetée, ce qui nous intéresse c’est de voir si elles seront pour l’intérêt de tous les sénégalais. Les lois, depuis les indépendances, passaient comme une lettre à la poste, mais l’ère de la majorité écrasante est révolue, maintenant, tout va se discuter.

Comment se porte votre compagnonnage avec Yewwi ?

Il ne souffre de rien du tout. Nous sommes des alliés sur des questions d’intérêt national tout comme nous serons également en phase avec Benno sur des questions d’intérêt national. Il faut aussi préciser que ne sommes pas à l’Assemblée pour bloquer des lois, pour empêcher l’exécutif de travailler. Nous sommes à l’assemblée en tant que députés du peuple. D’où est ce qu’elle puisse venir, la loi, si elle est bonne pour le Sénégal, nous la voterons si nous considérons qu’elle sera en phase avec l’intérêt du sénégalais.

Comment appréciez-vous le nouveau gouvernement avec Amadou Ba à sa tête? Quelles sont vos attentes ?

Concrètement, nous attendons un vrai changement. D’ailleurs, pour ce qui est de la déclaration de politique générale, nous exigeons que le Premier ministre la fasse avant le marathon budgétaire. Ce gouvernement de combat dont il parle, nous voulons le vérifier par nous-mêmes en l’écoutant sur les axes qu’il va évoquer, dans ce cas, on pourra juger le maçon au pied du mur. Qu’est ce qui va être fait concrètement pour juguler les effets de la crise ukrainienne que nous subissons, mais aussi, qu’est ce qui sera fait pour le surendettement.

Comment avez-vous vécu ces cascades de démissions au sein du Pds ?

Vous savez, toute séparation est difficile, mais on ne peut pas retenir des gens qui veulent partir car ils sont venus librement au parti. À ce que je sache, le président Wade n’a obligé personne à démissionner. Si ces gens partent pour le plaisir ou pour des raisons de poste, cela les concerne. Maintenant, il faut savoir que souvent, on nous parle des gens qui partent. Mais est-ce que vous connaissez le nombre de personnes qui intègrent le parti ? C’est toujours comme ça dans les partis. D’ailleurs, je tiens à vous informer qu’à l’heure où je vous parle, le chargé des structures du parti est en réunion, pour la relance de la vente des cartes avec toutes les structures politiques. Pour rappel, ces cartes seront biométriques, inviolables et on pourra plus parler de trafic comme cela a eu lieu dans l’histoire politique. À l’issue de tout cela, on ira vers un congrès. Ce sera le moment de mettre en place la structure des jeunes, celle des femmes et ce sera aussi une occasion pour nous de désigner un nouveau secrétaire général national. Après la mise en place de ces instances du parti, nous engageons 2024.

Comment se porte le président Abdoulaye Wade ?

Il va merveilleusement bien. Malgré des rumeurs indignes sur son état de santé, moi qui le voit régulièrement, peux vous dire qu’il va bien. D’ailleurs, il était en train de nous donner des instructions sur des questions d’intégration africaine…

 

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