[vc_row][vc_column]

BREAKING NEWS

[/vc_column][/vc_row]

Phosphates de Ndendory : «Les employés de la SERPM travaillent convenablement et sont régulièrement payés»

0

Les travailleurs de la Société d’études et de réalisation des phosphates de Matam sont en poste. Les personnes filmées ce samedi par la TFM en train de manifester pour, disent-elles, réclamer des arriérés de salaires, sont «inconnues de la direction de la mine».

La mise en scène est presque parfaite. La mine en arrière-plan. Un rassemblement d’une vingtaine de personnes avec des brassards rouges. Deux porte-parole; l’un s’exprimant en français, l’autre en wolof. Les mêmes éléments de langage : «nous ne voulons plus de Cheikh Amar», «nous interpellons le Président Macky Sall», «nous sommes restés plus de 30 mois sans recevoir nos salaires», «nous préférons Kalidou Wagué»… et des menaces contre l’intégrité physique de Cheikh Amar, patron de la Société d’études et de réalisation des phosphates de Matam (SERPM).

C’est ainsi que s’est présenté, ce samedi à la TFM, un groupe de personnes se disant travailleurs de la SERPM pour, dit-il, réclamer plus de trente mois d’arriérés de salaires à son supposé employeur et clamer son souhait de voir Kalidou Wagué, patron de la Société des mines de la vallée du Fleuve (SOMIVA), prendre le contrôle de la «petite mine» de la concession de 661 km2 détenue depuis 2011 par Cheikh Amar.

La direction de la SERPM, contactée par Seneweb, assimile ce reportage à «une manipulation du ministère des Mines et de Kalidou Wagué». «Ceux qui ont été filmés et qui parlaient ne sont pas des employés de SERPM, ils sont inconnus de la direction. Les employés de la SERPM travaillent convenablement et sont payés», affirment nos interlocuteurs, qui invitent « tous les médias qui le désirent à effectuer un reportage sur le site pour constater que les travailleurs de (leur) mine sont en poste». Seneweb, qui suit ce dossier, répondra à l’invitation.

La décision de la Cour suprême
Un contentieux pendant au niveau de la Cour suprême oppose la SERPM et le ministère des Mines et de la Géologie. La société qui exploite les phosphates de Ndendory a saisi la haute juridiction pour dénoncer la décision des services de Oumar Sarr, le ministre de tutelle, d’extraire 76 hectares de la concession minière de 661 km2 détenue depuis 2011 par la SERPM pour les affecter à Kalidou Wagué.

La compagnie de Cheikh Amar a initié deux procédures au niveau de la Cour suprême. L’une, introduite le 27 avril, vise l’annulation pure et simple de la décision. L’autre, introduite le 6 mai en référé, avait pour but d’obtenir la suspension de l’exécution de la décision contestée.

La SERPM a obtenu gain de cause pour la deuxième requête. En attendant de se prononcer au fond, la haute juridiction a ordonné, en effet, la suspension de l’arrêté pris le 3 mars dernier. Dans son arrêt rendu le 9 juin, elle remet en cause la légalité de la décision du ministre des Mines et considère qu’elle porte préjudice «de manière suffisamment grave et immédiate à un intérêt public». La Cour suprême souligne en outre qu’«en l’état de l’instruction, les moyens soulevés (par le ministère des Mines) sont de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité de la décision attaquée».

L’immixtion du préfet
Après ce camouflet, le ministère des Mines et de la Géologie est revenu à la charge pour essayer de contester la décision de la Cour suprême, laissant entendre que la SERPM ne dispose pas des autorisations légales pour exploiter la mine en question. Mais la réplique du collectif des avocats de la compagnie de Cheikh Amar ne s’est pas fait attendre.

Dans un communiqué, ces derniers ont précisé : «Contrairement aux affirmations inexactes du ministère des Mines et de la Géologie, la SERPM dispose d’un décret du président de la République à savoir le décret n°2011-770 du 08 juin 2011, pour exploiter les phosphates de Matam. Cet acte administratif a une autorité supérieure à toute décision du Ministre et reste à ce jour en vigueur. La SERPM n’a nul besoin d’un quelconque arrêté, dès lors que la Cour suprême a jugé que le décret précité habilite la SERPM à intervenir sans qu’il soit besoin d’un arrêté.»

Malgré cette mise au point, l’affaire de l’exploitation de la «petite mine» de Ndendory n’est pas retombée. Il y a quelques semaines, le préfet de Kanel est entré dans la danse pour menacer de sortir un arrêté pour fermer le site en question. Raison invoquée par l’autorité administrative : des risques de «troubles à l’ordre public».

Les avocats de la SERPM ont aussitôt fait savoir qu’ils n’hésiteraient pas à attaquer le préfet en justice pour «abus d’autorité». Nos sources à la SERPM sont formelles : «cette sortie du préfet ainsi que le reportage paru à la TFM constituent la suite des manœuvres du ministre des Mines et de Kalidou Wagué pour faire main basse sur la ‘petite mine’ de Ndendory».

Vous aimerez peut-être aussi
laisser un commentaire

Your email address will not be published.