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Situation politique du Sénégal : quatre organisations de la société civile appellent les acteurs à prendre la pleine mesure des risques

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La situation politique national inquiète plus d’un. A l’instar de beaucoup de citoyens sénégalais, les organisations de la société civile telles que Enda-graf/sahel, le Forum social sénégalais, le  Gradec (groupe de recherche et d’appui, Conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance), le Radi (réseau africain pour le développement intégré), se sont joints pour montrer leur inquiétude sur la situation politique actuelle au Sénégal. Dans une déclaration commune, ces organisations appellent les acteurs à prendre la pleine mesure des risques.

« Le 03 mars 2021, notre pays le Sénégal a failli basculer dans  le chaos, plongé qu’il était en l’espace de quelques jours dans une rare violence dont les conséquences aux plans politique social et institutionnel continuent encore de peser lourdement sur le présent et l’avenir de notre vivre- ensemble », ont mentionné dans une déclaration commune, ces quatre organisations de la société civile.

A ce titre, rappellent-t-ils « il est important de noter que ces événements fort regrettables sont partis d’une confrontation opposant le pouvoir et une frange importante de la jeunesse soutenant le principal leader de l’opposition alors interpelé par le tribunal dans une affaire de mœurs supposée  et qui s’est soldée par quatorze morts restés  jusque là non encore élucidés par la justice. »

« Et Comme si cela ne suffisait pas, la décision malheureuse du conseil constitutionnel invalidant la liste des titulaires de la principale coalition de l’opposition lors des élections législatives est venue accroître les facteurs de risque, de tension et de confrontation entre  ces deux forces qui sont les deux pôles essentiels dans une démocratie moderne », ont-t-ils constaté pour le regretter.

Ainsi, soulignent Ababacar Fall (Gradec) et Cie « Cette situation  a été aggravée dans la dernière période par le musèlement, l’affaissement de la démocratie et des libertés à travers  l’interdiction des manifestations publiques de partis politiques ou de la société civile, des arrestations et emprisonnements tous azimuts de leaders de l’opposition, de journalistes et d’activistes sur la base de simples délits d’opinion ou de présomptions ».

« Aussi est-il important de noter à cet effet, que l’ampleur et les proportions prises par la confrontation entre l’opposition et le pouvoir au sein de la nouvelle Assemblée nationale ainsi que l’entrée pour la première fois dans l’histoire du Sénégal des forces de gendarmerie au sein de cet hémicycle, constituent assurément un indicateur probant de la gravité exceptionnelle de la situation ».

A n’en pas douter, il est clair que dans ces conditions, la responsabilité de l’état pour  la sauvegarde de la paix, de la stabilité et de la cohésion nationale est entière et sans équivoque.

Selon eux « Cette situation est d’autant plus préoccupante que ces événements se déroulent dans un contexte où les populations sont durement confrontées à d’énormes difficultés face au renchérissement sans précédent du coût de la vie, à la crise de l’emploi et à la baisse drastique de leur pouvoir d’achats. »

C’est pourquoi, prenant la pleine mesure de la gravité de la situation,  ces organisations, soucieuses de la sauvegarde de la cohésion nationale et de la stabilité de notre pays; éprises de paix et de justice sociale

« Déplorent fortement la judiciarisation des conflits et divergences politiques; ce qui dans le meilleur des cas ne peut conduire qu’à la dévalorisation et à l’affaiblissement de la justice », constate-t-on dans leur déclaration.

En outre, « Lancent  un appel pressant au président de la République pour qu’il prenne d’urgence les mesures les plus appropriées permettant d’apaiser la situation ».

« Appellent  les chefs religieux, les leaders d’opinions, les acteurs politiques et de la société civile à se lever et à agir sans délai pour le respect des libertés garanties par la constitution ainsi que les valeurs et principes démocratiques qui seuls  peuvent garantir une paix et une stabilité durable ».

Aussi demandent-t-ils instamment à la CEDEAO, à l’UA, à l’organisation des nations unies et à la communauté internationale de venir en aide au Sénégal par le déploiement rapide et efficace d’un dispositif de prévention et de résolution des conflits avant que la crise ne s’installe;

Car les risques de confrontation irrémédiables entre le pouvoir et l’opposition à la suite des derniers développements judiciaires intervenus dans l’affaire ‘’ sweet beauté ‘’avec le renvoi devant la chambre criminelle du principal leader de l’opposition ont largement dépassé la côte critique d’alerte, alertent ces acteurs de la société civile.

Encore-t-ils lancent-t-ils enfin un appel à l’opposition et à toute la classe politique pour qu’elles prennent la pleine mesure des risques qui exigent de leur part responsabilité et retenue.

Ousmane Goudiaby

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